Genova.
Une de ces villes qui noircit les pieds... Du bruit, du monde, des bus. Il n'y a plus de traces de la quiétude des vacanciers. La chaleur est étouffante, une brume de pollution pèse sur la ville... Une brume de dégoût se dépose sur mes pellicules. Tout n'est pas toujours beau...
Anne.
Genova.
La ville descend des montagnes pour se jeter dans le port... Un imbroglio d'architecture : des palais et hôtels aux façades colorées et moulées croisent des bâtisses rectilignes... Ici pas d'air, pas d'espace, tout est en hauteur: Il faut ériger pour obtenir une possible densité. Je cherche à respirer mais au fur et a mesure, la saleté, la moiteur de la ville envahit mon corps. Via San Luca, nous sommes dans les souks d'Istanbul. Les trafics en tous genres ne sont pas loin, le coeur du port... Simbad le marin.
Je m'égare, me questionne : une part d'Orient alors que nous sommes encore au Nord. Sous l'autoroute, le port... Toujours ne pas perdre d'espace. L’urgence citadine se fait sentir. Comme un cliché : vespas, voitures croisent bus et quelques piétons se ruent d’un trottoir à l’autre. Je sens le gaz, le fuel... Je relève la tête depuis le point zéro... Le port, la ville semble se ruer sur moi. En hauteur, Gènes devient autre. Le soir, mes cheveux sèchent, je regarde le calme étrange qu’impose le soleil couchant sur le port. Vu d’en haut, il offre espace, horizon, il ouvre le fantasme vers un ailleurs. Au sol, il s’agrippe au corps qu’il traverse pour le pénétrer de crasse, de moiteur, de poussière, de gaz jusqu’à ce qu’il en frémisse.
Lise.
22 juillet 2007
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5 commentaires:
Dans son film "D'EST", Chantal Akerman filme un territoire d'Ouest en Est. Un glissement continu, un travelling de gauche à droite jusqu'à Moscou. Mais il y a des pauses, des coupures. Elles sont toujours perpendiculaires au balayage latéral, comme des portes qui s'ouvrent sur une plage, un dansing, une cuisine, etc... Et une fois que la caméra ait pu filmer cette plage, ce dansing sordide, cette cuisine, cette femme très digne coupant des concombres, elle reprend son mouvement.
Voilà une belle idée pour approcher un territoire.
OU BIEN cette injonction de Flaubert lorsqu'il part en Orient: ÊTRE UN ŒIL TOUT BONNEMENT, écrit-il dans une de ses lettres. Être cet œil, et le roman, le film, les images naîtront plus tard.
Bonne continuation.
Affections, Milo, 22 juillet 2007
Dans son film "D'EST", Chantal Akerman filme un territoire d'Ouest en Est. Un glissement continu, un travelling de gauche à droite jusqu'à Moscou. Mais il y a des pauses, des coupures. Elles sont toujours perpendiculaires au balayage latéral, comme des portes qui s'ouvrent sur une plage, un dancing, une cuisine, etc... Et une fois que la caméra ait pu filmer cette plage, ce dancing sordide, cette cuisine, cette femme très digne coupant des concombres, elle reprend son mouvement.
Voilà une belle idée pour approcher un territoire.
OU BIEN cette injonction de Flaubert lorsqu'il part en Orient: ÊTRE UN ŒIL TOUT BONNEMENT, écrit-il dans une de ses lettres. Être cet œil, et le roman, le film, les images naîtront plus tard.
Bonne continuation.
Affections, Milo, 22 juillet 2007
Ca me rapelle athenes, dans certaines rues j'avais eu l'impression de me promener dans un tunel de metro dont on aurait decapiter la voute. Noir de "suie", obscur à partir de 16heures, rempli de monde du matin au soir.
J'espere que vous avez pris votre materiel de spéléo :)
Petit souvenir qui me rappelle quels voyages au Havre, dans ce paysage portuaire et rempli de batiment vides à perte de vues. Les textes sont bien à très vite pour toutes les autres vues.
Après Bergman, voici un autre géant qui s'en va. Antonioni. Sale mois de juillet.
C'est plus que deux hommes géniaux qui sont morts, c'est plus qu'un pan du cinéma qui s'effondre, c'est peut-être aussi la capacité que les générations futures vont mettre en œuvre pour ne pas voir ce qu'ils ont inventé.
"Quand je ne sais que faire, je me mets à regarder", disait Antonioni.
Que la vostra avventura soit merveilleuse.
Affections
Milo
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